Appel à propositions : “Données massives, médiation algorithmique et savoirs à l’ère du numérique”

Appel à propositions : “Données massives, médiation algorithmique et savoirs à l’ère du numérique”

* * * Appel à propositions / Call for Paper * * *

“Données massives, médiation algorithmique et savoirs à l’ère du numérique”

“Big Data, Algorithmic Mediation and Knowledge in the Digital Era”


Guest Editors / Éditrices invitées
Émilie Dionne, McGill University et Julie Paquette, Saint Paul University
Deux membres du CRÉPuG sont les éditrices invitées d’un numéro thématique de la revue bilingue Global Media Journal. Two members of theRCiPEG are the guest editors of a special issue of the Global Media Journal.
Présentation de la thématique :  
L’incommensurable des données massives ne produit de sens que s’il est opérationnalisé, transformé, filtré, médiatisé, par des algorithmes. Les données massives confrontent l’humain à une échelle de même qu’à une vélocité qui n’est pas la sienne. La médiation algorithmique apparaît alors comme un processus d’externalisation nécessaire en tant que tâche impossible à réaliser à hauteur d’humain.
Les données massives, on le comprendra, sont de l’ordre de « l’hyper-objet », soit un objet de taille, d’échelle et de complexité, trop grande pour que l’humain puisse le concevoir, le saisir, et lui répondre. Conséquence qui ne devrait pas surprendre: le recours aux algorithmes — et plus encore, à l’intelligence artificielle générant de manière autonome et unique des algorithmes — est elle-même de l’ordre de l’hyper-objet. La médiation par l’entremise de laquelle les sociétés humaines peuvent à la fois faire valeur et appréhender tout le potentiel rêvé des données massives engagerait ces dernières à vivre à une échelle qui n’est pas la leur.
On se demandera alors : quels types de savoir (mais aussi quelles épistémologies) deviennent possibles tout comme quels types se trouvent rendus impossibles ou difficilement actualisables (savoir non quantifiable, non-traditionnel) ? Quelles injustices épistémiques sont susceptibles de se déployer aux marges?
Autrement dit, en laissant la trajectoire de la médiation algorithmique se « performer », le savoir lui-même en viendrait-il à s’évader de son contact humain? Et quelles seraient les considérations éthiques d’un tel déplacement?
Dans ce numéro, les questions que nous posons sont les suivantes (la liste n’est pas exhaustive) : Quels sont les effets et les possibles (et impossibles) de ce processus sur la production et la transmission de connaissances, et sur l’idée même de l’épistémologie comme de l’ontologie de la connaissance ? En quoi cette médiation transforme non pas uniquement les possibilités du savoir [de savoir?] que le savoir en soi, et ce, peu importe ses formes (ex. académique, médiatique, traditionnel, non-traditionnel, expérientiel, corporel). Qu’est-ce qui s’actualise, qu’est-ce qui se virtualise ?
Pour ce faire, nous sollicitons des contributions tant théoriques, pratiques, qu’empiriques de disciplines variées (p.ex.: éthique, sociologie, anthropologie, neuroscience, communication, science politique, philosophie, études urbaines, innovation sociale, approches féministes, de genre, postcoloniales, autochtones, anti-raciales, des incapacités, recherches appliquées).

Les propositions d’articles scientifiques (300-500 mots, ainsi qu’une bibliographie partielle et une notice biographique) devront être soumises avant le 28 juin. Les articles (5000-7500 mots) doivent être soumis avant le 30 septembre.

La revue Global Media Research accueille aussi des recensions d’ouvrages sur la thématique proposée : recension de plus d’un ouvrage (2,500 à 3,000 mots), et recensions d’un ouvrage (1,000 à 1,200 mots). Une proposition à cet effet peut être soumise avant le 28 juin.
Date limite pour les propositions : 28 juin 2019
Décision : 5 juillet 2019
Date limite pour les articles complets : 30 septembre 2019
Soumission : Tous les manuscrits doivent être soumis par voie électronique avec pièces jointes au format Word, directement à Émilie Dionneemilie.dionne@mail.mcgill.ca et Julie Paquette jupaquette@ustpaul.ca
Publication : Décembre 2019
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ENGLISH
The immeasurability of “big data” only produces meaning if it is operationalized, transformed, filtered, and mediated by algorithms. Big data confronts humans to a scale and a velocity that is not theirs. Algorithmic mediation consequently appears as a necessary externalization process to respond to a task impossible to achieve at a human level.
Of big data, one can say that we are faced with an “hyper-object”, i.e. an object of size, scale and complexity too large for the human to conceive, to grasp, and to respond to. As a consequent that should not surprise, the use of algorithms – even, of artificial intelligence tasked with generating autonomously unique algorithms – becomes itself of the order of the hyper-object, almost beyond grasp-ability. Mediation, as the sole recourse through which human societies can both value and capture big data, engage them necessarily to live and thrive on a scale that is not theirs.
What becomes of knowledge in the face of such irrevocable magnitude and mediation? Who knows, too, in these pictures, humans, or IA? One even can but only come to wonder which types of knowledge (and also — which epistemologies) become possible (and impossible) (e.g. non-quantifiable, non-traditional knowledge)? What would be the epistemic injustices likely to emerge at the margins?
In other words, is it the case that, in letting the trajectory of algorithmic mediation “perform”, happen, knowledge itself comes to escape human contact? What would be some of the ethical considerations needed in light of such displacement?
For this special issue, we invite contributors to reflect on the following questions (note that the list is not exhaustive): What are the effects as well as possibilities (and impossibilities) that follow from the process of producing and transmitting knowledge in a digitally mediated world, and on inasmuch the epistemology as the ontology of knowledge? In what way does mediation transform not only the possibilities (and impossibilities) of knowledge? Of knowing? What becomes of knowledge, that is, its possible and impossible forms (e.g. academic, media, traditional, non-traditional, experiential, corporal)? What is actualizing, and virtualizing?
We solicit contributions that are both theoretical, practical, and empirical in various disciplines (eg ethics, sociology, anthropology, neuroscience, communication, political science, philosophy, urban studies, social innovation, feminist, gender, postcolonial, indigenous, anti- racial, disabilities, applied research) and that engages multiple disciplines.
Proposals are to be 300-500 words, and to include a partial bibliography and a biographical note. They must be submitted before June 28th. Full articles (5000-7500 words) are expected by September 30th.
The Journal also welcomes review articles: more than one book (2,500 to 3,000 words), and book reviews (1,000 to 1,200 words).
The Global Media Journal — Canadian Edition (http://www.gmj.uottawa.ca/) welcomes high-quality, original submissions on related topics to the above theme. The Journal is a bilingual (English and French) open-access online academic refereed publication.
Deadline for proposition: June 28th, 2019
Decision: July 5th, 2019
Deadline for article: September 30th, 2019
Submissions: Papers (5,000 to 7,500 words)
Method: All manuscripts must be submitted electronically as Word Document attachments, directly to Émilie Dionneemilie.dionne@mail.mcgill.ca and Julie Paquette jupaquette@ustpaul.ca
Publication: December 2019