TIC et nouvelles opportunités de communication entre soignants et avec les patients

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TIC et nouvelles opportunités de communication entre soignants et avec les patients

Communication de Jean-François Buissières dans le cadre du colloque : «La communication au cœur de la e-santé», organisé par l’UQAM et l’UdeM, le 3 octobre 2013 à l’UQAM.

S’appuyant sur une revue de la littérature scientifique, Jean-François Buissières dresse un tour d’horizon des avantages et des risques de l’utilisation de l’Internet et des médias sociaux pour les soignants et les patients.

Objectifs de la communication :

  • comparer les normes professionnelles entourant la communication électronique entre les soignants et avec les patients dans la francophonie;
  • identifier les outils existants pour communication électronique entre soignants et avec les patients et en expliquer les avantages et désavantages;
  • utiliser un exemple d’outil électronique de communication pour illustrer des défis et solutions.

Quels sont les enjeux que soulève l’utilisation d’Internet par les soignants?

JFBDu côté des soignants, il souligne qu’Internet et les médias sociaux offrent de nouvelles opportunités de communication entre professionnels, permettant de trouver et d’échanger sur des données scientifiques récentes, de se concerter entre pairs concernant des cas posant des enjeux cliniques particuliers. Dans cette perspective, Internet aide à la diffusion des connaissances, contribue à la prise de décision clinique, favorise le réseautage interprofessionnel, et constitue un outil fantastique pour la formation continue.

Mais ces usages ne sont pas sans comporter certains risques, entre autres, parce qu’il faut éviter qu’il n’y ait bris de confidentialité quand on évoque le cas d’un patient, et s’assurer que l’information consultée en ligne est effectivement de bonne qualité et récente.
Afin d’éviter des dérives, les codes déontologiques des différents ordres de soignants (pharmaciens, médecins, etc.) qui encadrent l’implication des soignants sur Internet, sont très contraignants et peuvent décourager (et le font) les initiatives des professionnels de la santé sur Internet. Un des enjeux particulièrement mis de l’avant dans les différents codes est l’importance pour les professionnels de bien départager leur vie professionnelle et personnelle sur les médias sociaux. Or, comme le soulignait JF. Buissières, c’est un peu illusoire, tant les différentes plateformes en ligne sont caractérisées par un brouillage des frontières entre ces deux univers. Peut-être est-il temps de reconsidérer cette séparation entre vie privée et vie professionnelle, d’accepter qu’elle soit moins étanche.

Et pour les patients? Les avantages de l’utilisation de l’Internet surpassent-ils les risques?

Pour les patients, Internet offre également de nombreuses opportunités, en contribuant à l’information du patient sur sa médication, en permettant via des applications pour téléphones intelligents, qui se multiplient, de rappeler la prise du traitement, ou encore, en favorisant une meilleure communication avec les pharmaciens et les pharmacies. Mais, là encore, les enjeux de la qualité de l’information, mais aussi des produits sont importants, les risques associés aux pharmacies illégales et à la circulation des médicaments de contrefaçon étant nombreux. Enfin, les possibilités que pourraient offrir les dossiers patients (mis en place par certaines pharmacies) encore sous-exploitées. C’est encore le patient qui doit en assurer l’entière gestion, alors que certaines informations pourraient être ajoutées de façon automatisées lors de la délivrance des produits.

Alors que faire? Comment favoriser les usages d’Internet en pharmacie par exemple, comment inciter les professionnels à investir les médias sociaux, sans générer de nouveaux risques? Des règles sont nécessaires, mais il importe qu’elles ne soient pas trop contraignantes. Il faut donc repenser les règles existantes et peut-être élargir les catégories d’acteurs qui devraient être impliqués dans leur élaboration.

Jean-François Bussières (MSc, MBA, FCSHP) est chef pharmacie, URPP, CHUSJ. Il est aussi professeur titulaire de clinique à l’Université de Montréal. 

Bon visionnement !