Ces médecins qui bloguent…pour partager savoir et connaissances !

Ces médecins qui bloguent…pour partager savoir et connaissances !

1Si les soignants, et notamment les médecins, semblent plus présents sur les médias sociaux, notamment sur les blogues (le nombre de blogues de soignants ayant augmenté ces dernières années), leurs motivations à investir cet espace médiatique sont encore mal cernées. Pourquoi passent-ils des heures à rédiger leur blogue ? Quel message veulent-ils faire passer ? Qu’est-ce que ces pratiques leur apportent ? Enfin, comment cette présence des médecins sur les blogues est-elle perçue par les patients ? Répond-elle aux attentes de la population?

Répondre à ces questions était l’objet du débat/table ronde organisé le 29 avril 2013 par la faculté de communication de l’UQAM. Trois invités : Marc Zaffran, alias Martin Winckler et Dr. Alain Vadeboncoeur, deux médecins qui bloguent depuis plusieurs années et sont très présents dans l’espace médiatique et culturel, et Pierre Blain, directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers, qui incarnait la voix des patients, ont partagé leurs expériences et leurs visions de  cette pratique du blogue médical.

photo 1Marc Zaffran comme le Dr. Alain Vadeboncoeur ont tout de suite souligné l’importance que joue la communication dans la relation de soins et dans le processus de soin plus généralement. Soigner, c’est d’abord comprendre, mais surtout entendre les demandes du patient, celles-ci n’étant pas toujours exprimées clairement dès le début de la consultation. Soigner c’est aussi,  partager le savoir médical, explique Marc Zaffran, le mettre à la portée du patient, le rendre accessible. A ce titre, le dialogue engagé avec les patients via Internet, peut souvent aider à trouver la formule qui sera comprise par tous. Et si les information

photo2Dr. Vadeboncoeur, chef du service d’urgence de l’institut de cardiologie de Montréal, s’est pour sa part largement impliqué dans la réflexion politique entourant la réorganisation  du système de soins. Il explique ainsi que comme médecin dans un service d’urgence, il a, de par sa position dans le système de santé, une vision de l’intérieur, et beaucoup d’informations à partager pour enrichir la réflexion engagée depuis quelques années sur l’organisation des soins au Québec. Là encore, il souligne l’importance des prises de position des médecins dans l’espace public que ces derniers investissent encore relativement peu, ce qui est dommage. C’est pourquoi il blogue désormais sur le site de l’Actualité  qui lui permet de toucher une audience plus large  et de présenter une information  un peu différente de celle véhiculée dans les médias traditionnels qui ont largement mis l’accent sur certaines questions comme la couverture de l’engorgement des urgences. Via son blogue, il est en mesure de dire autre chose, d’engager par exemple, un dialogue sur les mesures nécessaires pour maintenir l’accessibilité de notre système de santé.s fournies sont simples et répondent aux interrogations du patient, elles auront pour effet de réduire considérablement ses inquiétudes et de l’aider à jouer un rôle plus actif à l’égard de sa santé. Au delà des connaissances, il faut aussi partager les débats entourant le savoir médical et ses développements, voire les doutes qui animent les médecins et qui sont rarement discutés sur la place publique. Pour Marc Zaffran, c’est un devoir éthique, une responsabilité du clinicien.

photo3Deux exemples impressionnants de soignants qui voient clairement le rôle que peuvent jouer les médias sociaux pour améliorer la communication en santé. Des initiatives qui vont probablement se développer avec l’arrivée de nouveaux médecins déjà habitués à l’utilisation des médias sociaux, en espérant que ces derniers mettent leur maîtrise des outils du Web social au service du partage du savoir médical et de leur vision du système de santé. Car comme le soulignait Pierre Blain, il y a encore beaucoup à faire. L’intégration du patient dans le processus de soins reste encore limitée, notamment parce que l’information médicale n’est pas si accessible à tout un chacun. La capacité pour le patient d’évaluer des procédures qu’on lui propose est très difficile si le soignant ne l’y aide pas. Internet pourrait jouer un rôle très utile pour diffuser ce type d’information, notamment s’il y a possibilité de dialogue avec un soignant. Le potentiel est énorme mais pourtant sous exploité alors que les questionnements qui animent les patients ne sont pas si diversifiés (ce sont souvent les même interrogations qui reviennent) et que la crédibilité des cliniciens reste toujours largement valorisée par la population. La présence des médecins sur Internet pourrait aussi viser le soutien des actions de promotion de la santé, souligne Pierre Blain, car là aussi leur parole a beaucoup d’impact. En effet, nombre des de recherches effectuées par les individus sur Internet ne concernent pas la maladie, mais bien le maintien de la santé.

Une table ronde passionnante sur des pratiques des soignants encore peu répandues. Pour continuer la discussion sur les enjeux de la présence des soignants sur Internet, les nouvelles opportunités de connexions avec la population qu’offrent les TIC, ne manquez pas le colloque organisé par les facultés de médecine, de pharmacie et de sciences infirmières de l’Université de Montréal et la faculté de communication de l’UQAM La communication au cœur de la e-santé : opportunités et enjeuxCe colloque  se tiendra à l’UQAM les 3 et 4 octobre 2013, nous ne manquerons pas de vous en tenir informés.